[FOCUS] Marie DRUCKER présente au FIPA 2018 son documentaire sur les enfants précoces

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Par Nicolas SVETCHINE

Pour son quatrième documentaire, diffusé prochainement dans la case Infrarouge sur France 2, Marie DRUCKER s’intéresse aux enfants précoces. Le courage de grandir, présenté samedi dernier à Biarritz lors de la soirée de clôture du FIPA 2018, a fait sensation.

Paroles d’enfants
Durant une année scolaire, Marie DRUCKER s’est immergée à l’école Georges Gusdorf à Paris pour suivre des enfants surdoués. Cet établissement hors norme, sur-mesure pour ces enfants différents, permet à ces derniers de pouvoir s’exprimer librement et d’être écoutés, sans être bridés. Mais c’est aussi en filmant les enfants chez eux que Marie DRUCKER parvient à recueillir des témoignages forts et authentiques, comme celui d’Alice, 11 ans : « Je réfléchis à toutes les éventualités et ça me fait peur car il y en a tellement… Ça me paralyse et je ne sais plus quoi faire ».
Si certains adultes apparaissent dans le film, ils sont néanmoins au second plan et, à l’exception de la directrice, ne s’expriment pas directement face à la caméra : « Les parents avaient tous été interviewés mais les séquences n’ont pas été retenues au montage car finalement, c’était autant de temps que l’on n’accordait pas aux enfants alors que l’intention était de faire un film sur la parole de ces enfants-là » souligne la réalisatrice.

Le temps des silences et de la réflexion
Marie DRUCKER est issue du milieu du reportage et de l’actualité à chaud, le hard news, mais c’est avec une démarche entièrement différente que la documentariste se positionne désormais : « J’ai presque une obsession des silences, j’y suis très attachée… Je viens d’un monde professionnel où l’on ne pouvait laisser des silences et les sujets étaient très montés. Pour le documentaire, j’aime les plans-séquences où l’on peut laisser vivre les gens que l’on filme. Quand les portes se ferment, je veux qu’elles se ferment jusqu’au bout… Tous ces aspects permettent le temps de la réflexion et au téléspectateur le moyen de puiser en lui-même. L’identification n’en sera que renforcée ».

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Un film en arborescence
Si la réalisatrice a tourné son documentaire le temps d’une année scolaire, elle a néanmoins souhaité s’affranchir de la chronologie pour bâtir un film qui ne cherche pas à se focaliser précisément sur une évolution, mais sur des portraits fouillés d’enfants : « L’ambition était de construire un film en arborescence, à l’image de la pensée en arborescence des enfants surdoués. Si j’avais gardé la chronologie, je m’enfermais dans quelque chose qui ne leur ressemblait plus » précise Marie DRUCKER.

Chercher sa place
L’une des scènes les plus puissantes du documentaire n’est pas un témoignage, mais un moment de vie. Un instant fugace, poignant, qui résume et illustre à lui seul le titre et l’objet du film.
La séquence se déroule dans square public où des enfants jouent à 1, 2, 3 soleil…
Tous prennent part au jeu… Tous, sauf un, à l’écart, capté au loin par la caméra avec une grande acuité. Il s’agit d’un petit garçon qui témoigne brièvement au début de film. Seul, assis sur un banc, il observe les autres jouer. Il réfléchit, puis se lance, décidé à les rejoindre. Un cheminement qui lui demandera de l’audace et se fera non sans difficultés, pour trouver sa place et se faire accepter. On le suit dans ses tentatives, ses balbutiements, ses hésitations… Plus d’une minute sans dialogue d’une grande intensité.

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