Par Simon Chevalier
Une oeuvre brute d’où émerge la grâce… celle d’un amour mais aussi celle d’une grande amitié.
Dounia est une boule d’énergie. Face aux conditions de vie qui sont les siennes, cette adolescente a la rage de s’en sortir et ne rêve que de « Money ». Accompagnée de sa meilleure amie Maimouna, elle va se rapprocher de la dealeuse de son quartier. Un geste dont elle ne mesure pas les conséquences…
Là où Céline SCIAMMA dans Bande de Filles explorait la place des femmes dans les cités, Houda BENYAMINA se penche sur la définition de la réussite dans les quartiers difficiles. Son héroïne rejette le système scolaire qui ne promet qu’une vie de labeur pour un salaire de misère et préfère l’argent facile obtenu illégalement, allant jusqu’à jouer de son physique avantageux avec tous les risques que cela comporte. Porté par l’extraordinaire Oulaya AMAMRA et la formidable Déborah LUKUMUENA, ce film nous entraîne vers des montagnes d’émotion avec un final inoubliable. La présence de la danse contemporaine, au travers de Kevin MISCHEL qui fait fondre le personnage de Dounia, apporte une grâce, mélange de douceur et de force, comme une allégorie de la vie de ces jeunes filles. La scène du supermarché restera comme comme un summum de sensualité avant que tout s’effondre.
Concentré d’énergie, offrant une part de rêve sans occulter les problèmes concrets que vit la jeunesse des quartiers, Divines n’a pas volé sa Caméra d’Or obtenue au dernier Festival de Cannes; cette oeuvre contient toutes les qualités d’un premier film : le talent, la sensibilité, la liberté, la fougue…
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