[34e Festival du 1er Film Francophone de La Ciotat] « Je suis un soldat » de Laurent LARIVIERE

LaCiotat_20160525_7

Par Anne-Sophie GIRAUD

 

Ce vendredi 27 mai 2016, c’était au tour de Je suis un soldat de Laurent LARIVIERE d’être présenté au public, en présence de son réalisateur et d’un des comédiens principaux, Jean-Hugues ANGLADE, invité d’honneur du festival. Sa projection fut précédée du court-métrage French Touch de Cheng XIAOXING.

Je suis un soldat

La projection de Je suis un soldat (qui avait fait le plein) s’est poursuivie durant plus d’une demi-heure par un débat, toujours animé par Yves ALION, où le public a pu poser de nombreuses questions aux deux invités.

27 - 1 Laurent Lariviere (Débat)Laurent LARIVIERE et Jean-Hugues ANGLADE

Laurent LARIVIERE est ainsi revenu sur les difficultés rencontrés dans la préparation du film, qui l’ont contraint à réduire le temps de tournage de 41 à 32 jours, le contraignant par la même occasion à supprimer certaines scènes du scénario. Il en a profité pour souligner la chance qu’il a eu, pour un premier film, de travailler avec des acteurs expérimentés comme Louise BOURGOIN et Jean-Hugues ANGLADE, qui ont su se montrer très réactifs face au raccourcissement du plan de travail, rajoutant que c’était très impressionnant de travailler avec un acteur de cette carrure, capable de varier un micro-sentiment à la demande.

Jean-Hugues ANGLADE enchaînait en disant que chaque acteur avait sa manière de gérer l’attente entre les scènes sur un tournage et que, pour lui, le dialogue avec le metteur en scène était primordial tout au long du tournage. Ainsi, il révélait adorer être sur le plateau, même lorsqu’il ne tournait pas dans une scène afin de savoir où elle se situait dans la narration.

27 - 3 JH Anglade (Débat)

Le challenge, selon Laurent LARIVIERE, était de pouvoir contacter, à travers Jean-Hugues ANGLADE, des personnages qu’il avait pu interpréter auparavant, tout en trouvant une part de lui qu’on aurait vu nulle part. Selon lui, la « porte d’entrée » dans le rôle, ça a été la barbe. Ce dernier ajoutait que c’était très compliqué pour lui de se voir à l’écran mais que Je suis un soldat est un des rares films, avec La Reine Margot, qu’il aime bien voir car il ne s’y reconnaît pas.

En élaborant le plan de travail (qui détermine l’ordre du tournage des différents plans du film), Laurent LARIVIERE s’est inquiété de devoir tourner la première semaine (durant laquelle avait été regroupée toutes les séquences dans la maison familiale), le dernier plan d’Henri dans le film. Au final, il a trouvé que cela avait été bénéfique car cela leur a permis de voir dès le départ par quoi les spectateurs allaient quitter Henri (avec une grande humanité), leur permettant d’aller plus loin dans la dureté et dans la cruauté dans les autres scènes.

Concernant le thème du film, le réalisateur a expliqué qu’il voulait partir d’un film social pour aller vers un thriller et que le trafic de chien n’était pas le sujet central au moment de l’écriture. Ce qui l’intéressait de prime abord, c’est « Qu’est-ce que ça signifie avoir 30 ans aujourd’hui, ne pas trouver sa place dans la société et être obligé de retourner vivre chez ses parents ? ». Et de cette question a découlé la suivante : « Jusqu’où est-on prêt à aller pour trouver sa place dans la société ? ».

27 - 2 Laurent Lariviere (Débat)

A propos du trafic de chiens montré à l’écran, Laurent LARIVIERE indique que la question de la part documentaire s’est posée lors de l’écriture avec François DECODTS. Tous deux ne s’imaginaient pas que le trafic de chiens était si important* en France, représentant la troisième source de trafics, derrière les armes et la drogue et devant la prostitution. Mais, à cette phase de l’écriture, ils ont dû s’en détacher afin de se recentrer sur les personnages car ils ne souhaitent pas en faire un documentaire. Ils ont d’abord travaillé sur la trajectoire de leur personnage et, une fois inventé le thriller dont ils avaient besoin pour raconter cette histoire, ils ont rajouté la part documentaire qu’il manquait.

Enfin, plusieurs personnes se sont posés la question de la signification du titre Je suis un soldat. Pour son réalisateur, il y a plusieurs explications : le titre vient certes de la chanson Quand revient la nuit de Johnny HALLYDAY que l’on entend dans une scène clé du film, mais il y avait aussi l’idée que Sandrine se bat tout le temps et contre tout le monde dans le film : avec l’agent immobilier, avec sa famille, à l’entretien d’embauche, au chenil, … D’un certain côté, son oncle l’envoie également au front. Et Laurent LARIVIERE trouvait qu’il y avait un contraste intéressant à associer ce titre dur avec le visage féminin de Louise BOURGOIN, qui se révèle sous un jour nouveau grâce à ce rôle.

Si vous n’avez pas eu l’occasion de voir Je suis un soldat durant sa sortie en salles en novembre 2015, il est désormais disponible en DVD depuis le 25 mai 2016.

A venir sur le site : un entretien avec le réalisateur Laurent LARIVIERE (effectué avant la remise des prix), double lauréat lors de la Cérémonie de Clôture pour son film : Meilleur Scénario et Lumière d’Or du Meilleur Film.

*Sur 600 000 chiots vendus par an en France, seuls 150 000 sont issus d’élevages en règle

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