Par Simon CHEVALIER
Jeudi 21 novembre, le cinéma François Truffaut de Chilly-Mazarin était le cadre de la première soirée Vents d’Est. Ce rendez-vous traditionnel du Festival consiste à convier 8 jeunes réalisateurs (4 Français et 4 Polonais) afin de découvrir leurs premiers courts-métrages.
Alice DOUARD
Ce soir-là, Alice DOUARD représentait la France avec la projection de deux de ses œuvres réalisées dans le cadre de ses études à la FEMIS, l’Ecole Nationale Supérieure des Métiers de l’Image et du Son : Tenir la nuit et Extrasystole.
Le premier film met en scène l’actrice Joanna PREISS qui, rejetée par l’homme qu’elle aime, fait une rencontre qui pourrait tout changer. Ce court-métrage est autant un hommage aux films chantés que le portrait d’une femme de caractère bousculée dans ses certitudes.
La deuxième œuvre est le film de fin d’études de la réalisatrice qui nous raconte l’histoire d’un trouble entre une jeune élève d’hypokhâgne et sa nouvelle prof anticonformiste. Plus maîtrisé, ce court-métrage témoigne de la grande sensibilité de la cinéaste et sa capacité à saisir toutes les nuances des premiers émois amoureux.
Après la projection, Alice DOUARD est revenu sur la définition d’Extrasystole : « Trouble du rythme cardiaque correspondant à une contraction prématurée d’une des cavités du cœur » indiquant même avoir tourné des scènes explicitant ce titre avant de les couper au montage, ce qui permet de faire de ce mot une valeur ajoutée donnant une autre dimension à ce récit.
Puis, la réalisatrice a évoqué son rapport à la musique, présente dans ses 2 films d’une manière différente : le play-back, caractéristique des films chantés dans le premier et le live plus émotionnel dans le deuxième. Autre point commun entre ces 2 œuvres, la nuit parisienne faite de soirées endiablées suivies de galères pour rentrer chez soi… Une expérience que la cinéaste, venant de Bordeaux, a vécue et a souhaité retranscrire tout comme le métro, ce qui ne fut pas simple. En effet, sans autorisation de la RATP, Alice DOUARD a filmé son héroïne dans un wagon et un couloir et s’est servie de la tension générée par l’interdiction pour apporter une nervosité qui sert à merveille le récit. Interrogée sur les castings de ses œuvres, la réalisatrice a confié avoir eu la chance de travailler avec Joanna PREISS, une actrice reconnue tout comme avec des élèves d’hypokhâgne qui, en plus de jouer dans son film de fin d’études, lui ont servi de consultants sur cette filière qui lui était inconnue. Pour conclure, Alice DOUARD a cité Emmanuelle BERCOT comme l’une de ses références et a ajouté que si c’était plus facile pour sa génération de s’imposer en tant que réalisatrice, c’était avant tout grâce aux travail de pionnières comme Catherine CORSINI ou Claire DENIS.
Au final, nous sommes sortis de cette projection avec la joie d’avoir découvert une cinéaste de talent et l’espoir de la voir continuer sa carrière avec succès.
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