Festival du Cinéma Européen en Essonne – Jour 8 (20/11/2013)

Par Simon CHEVALIER

Nouvelle séance au Ciné 220 de Brétigny mercredi 20 novembre avec la présentation de Tonnerre de Guillaume BRAC. Il s’agit du premier long-métrage du réalisateur qui s’était fait connaître avec le moyen-métrage Un monde sans femmes sorti en 2011.

Le film fut précédé, comme habituellement lors du festival, par un court-métrage très réussi Petit Bonhomme de Victor RODENBACH et Hugo BENAMOZIG. Henri a 9 ans et va à la piscine avec son père. Là, il va tout faire pour séduire la petite Rachel. Un Xavier GALLAIS toujours impeccable dans le rôle du père, des enfants débordants de naturel, et une mise en scène qui se met à la bonne hauteur pour nous rappeler ce moment si particulier de la découverte des sentiments. Cette œuvre est une bulle de fraîcheur touchante et sensible.

Guillaume BRAC

Puis, direction Tonnerre, une petite ville bourguignonne où se déroule l’action du film de Guillaume BRAC. L’histoire d’un rockeur qui emménage provisoirement chez son père et fait la connaissance d’une journaliste locale dont il tombe fou amoureux. Quand elle disparaît, il ne lui reste que la folie.

Après la projection, le réalisateur évoqua ses 7 ans d’amitié avec Vincent MACAIGNE (véritable star du festival avec 3 films au programme) qu’il avait déjà fait tourner à 2 reprises. Cette fois, il voulait lui faire faire quelque chose de différent. Il lui a donc demandé d’être plus en retrait dans certaines scènes et d’épurer son jeu (comme chez Robert BRESSON ou Jean-Pierre MELVILLE). Le cinéaste voulait mettre en avant le charisme et la séduction de son acteur. Celui-ci dut donc se conditionner jusqu’à perdre quelques kilos. De manière générale, Guillaume BRAC aime aller à l’encontre de la nature de ses comédiens. Ainsi, il a fait jouer à Solène RIGOT, qui ressemble à une adolescente toute simple dans la vie, une femme troublante et charnelle. Quant à Bernard MENEZ, au-delà de sa fantaisie, il voulait mettre en avant la mélancolie et la profondeur d’un acteur qui le touche et avec qui il partage certains points communs comme la maladresse dans ses rapports avec les femmes. Enfin, pour le rôle de « Cannibale », il a été chercher un chien dans un centre de dressage plutôt que de choisir un vrai chien de cinéma.

En ce qui concerne le titre et le fait de tourner à Tonnerre, cela a été comme une évidence pour le cinéaste qui connaît cette ville depuis longtemps. Il a tenu à faire ses repérages lui-même et a enrichi son scénario d’anecdotes locales pour que les scènes de comédie aient ce côté authentique et non fabriquées.

Guillaume BRAC a ensuite avoué une réticence originale pour les musiques de films. Pour celui-ci, il a trouvé en Rover (un jeune artiste français) presque un alter ego. Il l’a écouté pendant l’écriture du scénario et le considère comme l’âme musicale de cette œuvre.

Pour finir, le réalisateur est revenu sur la chance qu’il a eu de pouvoir produire lui-même ses premiers courts-métrages de façon artisanale et d’avoir trouvé pour ce projet un producteur solide qui lui a laissé beaucoup de liberté et a relevé le défi de faire un petit film avec un budget limité (environ 1M€).

Sachez enfin que Tonnerre sortira le 29 Janvier prochain et que nous aurons l’occasion de vous en reparler.

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