Par Simon CHEVALIER
Un film d’une humanité bouleversante
Trois jeunes amis partent faire du surf à l’aube. Mais au retour, c’est l’accident et Simon n’y survivra pas. Un dilemme s’impose alors à ses parents, celui du don d’organes. Pendant ce temps, à des centaines de kilomètres de là, Claire attend une greffe…
Adapter un succès de librairie au cinéma n’est pas chose aisée. Tout le monde vous attend au tournant et votre film doit avoir son identité propre. Défi relevé haut la main par Katell QUILLEVERE qui fait du best-seller de Maylis de KERANGAL un long-métrage poignant dans lequel elle prend le temps d’imposer sa patte visuelle. Sont-ce ses origines bretonnes qui lui ont inspiré les sublimes images maritimes du début du film? A plusieures reprises, l’océan viendra s’immiscer dans cette histoire de vie détruite, à chaque fois aux moments les plus cruciaux. Le passage de relais entre Simon et Claire se fait grâce à un casting qui traduit bien la chaîne humaine du don d’organes. Chaque maillon est essentiel et chacun est traité avec l’importance qu’il mérite. Pratique rare, il peut arriver que l’on attende de longues minutes avant de savoir quel est le personnage qui évolue à l’écran. Cela ne rend que plus délectable le moment où on l’apprend. Une chorale cinématographique qui sonne comme un bel hommage à tous ceux qui, chaque jour, accomplissent des miracles pour « réparer les vivants ».
Avec 10 prix littéraires, l’oeuvre de Maylis de KERANGAL reste comme un succès de l’année 2014. Fort d’un casting impressionnant et de qualités techniques indéniables – la scène où la route devient la mer est l’une des plus belles de l’année -, le film de Katell QUILLEVERE devrait suivre le même chemin aux Césars 2017.
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