Par Simon CHEVALIER
Un thriller plus « divertissant » qu’utile en matière de prévention.
Alex est un père divorcé qui, pour retrouver l’amour, a décidé de passer par les sites de rencontre sur Internet. Ce soir, il a rendez-vous pour un « dîner virtuel » avec Nina. Mais qui est vraiment cette jeune femme?
Pseudonym a été conçu par son scénariste et réalisateur comme un thriller réaliste sur l’un des dangers de notre monde moderne, la cybercriminalité. Usant d’images chocs et d’une musique qui décuple l’angoisse de façon classique, il signe un film qui crée un malaise certain chez le spectateur. Pour autant, les effets sont tellement présents qu’ils enlèvent à cette oeuvre toute crédibilité en matière de prévention. Il est donc particulièrement étonnant que des organisations aussi sérieuses qu’ « Innocence en Danger » ou » E-enfance » s’appuient dessus pour faire passer leur message. Un message qui mériterait mieux que cette oeuvre qui tombe un peu trop dans la facilité et flirte avec une fascination pour la violence assez malvenue.
Le long-métrage de Thierry SEBBAN est symptomatique du dilemme rencontré par bon nombre de cinéastes engagés : jusqu’où pousser le curseur du « divertissement » pour rendre son film attrayant, notamment pour la jeunesse, sans galvauder son aspect citoyen? Les spectateurs qui iront voir Pseudonym passeront, à n’en pas douter, un bon moment à frissonner mais ne sortiront probablement pas de la salle plus concerné par le risque de la cybercriminalité.
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