[Critique] « Mon Roi » de Maiwenn (21/10/2015)

Mon Roi

Par Simon CHEVALIER

Maiwenn nous livre les émotions d’une femme mise à nu dans un film sensoriel.

Des montagnes enneigées. Une femme en pleurs qui s’élance… Tony vient d’avoir un accident de ski et entame une rééducation qui durera plusieurs mois. Dévastée par son amour pour Georgio, arrivera-t-elle aussi à se reconstruire psychologiquement?

Réalisatrice hypersensible, Maiwenn ne fait pas dans la demi-mesure quand il s’agit de filmer les émotions de ses personnages. Devant sa caméra, Emmanuelle BERCOT s’abandonne totalement, alternant grâce (sic) au flash-back les scènes de souffrance physique et psychologique. Face à elle, Vincent CASSEL est parfait en pervers narcissique passant du cabotinage le plus hilarant au sadisme sournois. Tout en nuances, son personnage commence par nous charmer et réussirait presque par nous faire croire que tout ça, ce n’est que de l’amour, comme c’est trop souvent le cas dans la réalité. C’est sans doute en cela que ce film est le plus utile : projeter sur grand écran le mécanisme qui fait basculer du rêve au cauchemar et la destruction qu’il occasionne.

Après l’avoir fait tourner dans Polisse en 2011, Maiwenn offre à Emmanuelle BERCOT ce qui ressemble au rôle d’une vie, logiquement récompensé d’un Prix d’interprétation au dernier Festival de Cannes. Elle même réalisatrice sans artifices (Elle s’en va, La tête haute…), la comédienne nous prouve que dans Le Bal des Actrices, elle est la reine du naturel.

Laisser un commentaire.


*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>