[Critique] « Mes Provinciales » de Jean-Paul CIVEYRAC (18/04/2018)

Mes provinciales

Par Simon CHEVALIER

Un beau film en noir et blanc qui pose des questions essentielles sur le cinéma et l’amitié

Etienne quitte Lyon pour s’installer à Paris et débuter des études de cinéma. Laissant derrière lui ses parents et sa petite amie, il entame une nouvelle vie entouré de mordus du 7ème art, comme lui. Mais partager la même passion suffit-il pour être amis?

Si on devait retenir une chose du dernier film de Jean-Paul CIVEYRAC, c’est l’intelligence de son point de vue. En prenant comme héros un jeune homme plus qu’ordinaire voire effacé, il peut désarçonner le spectateur dans les premières minutes. Tout apparaît clair quand on découvre celui qui met en valeur le fameux Etienne via un intéressant effet miroir. Le personnage de Mathias est ainsi la dernière pièce d’un « trio vertical » : Jean-Noël admire Etienne qui idolâtre Mathias, celui-ci ne donnant que des bribes d’intérêt à ses deux compères. La construction de ces relations est démontrée subtilement scène après scène, celles-ci étant agrémentées de débats sur le cinéma : Quel est son rôle? Qu’est-ce qu’un bon film? Ces discussions philosophiques sont passionnantes, débordantes d’enthousiasme, de tension aussi mais avec une liberté dans la diversité des opinions qui fait du bien. Quant aux histoires d’amour, indissociables de la jeunesse, elles sont bien évidemment présentes mais n’atteignent pas la puissance des sentiments amicaux.

Malgré quelques seconds rôles au jeu imparfait, un charme particulier se dégage de ce film, particulièrement dû à 3 jeunes hommes qui marqueront, on l’espère, le cinéma français des prochaines années : le sympathique Gonzague van BERVESSELES, l’attachant Andranic MANET et l’intense Corentin FILA.

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