Par Simon CHEVALIER
L’équipée sauvage de trois frères qui vont se (re)découvrir au terme d’une nuit de tous les dangers.
Un camp de gitans dans le Nord de la France. Poussé par son cousin Moïse, Jason est sur le point de se faire baptiser, tout en se livrant à de petits trafics, quand son frère Fred est libéré de prison. Ayant passé 15 ans derrière les barreaux pour le vol d’un camion de viande, il doit à présent retrouver sa place dans une communauté qui a bien changé durant ces années. Face à la nécessité de devoir se refaire, Fred entraîne ses 2 jeunes frères et son cousin dans un braquage où, confrontés à leurs peurs, les jeunes gens prendront pleinement conscience des liens qui les unissent.
Comme son titre l’indique, le film de Jean-Charles HUE possède un langage particulier dans lequel il peut être difficile de s’immerger : le simple fait que ce film français soit sous-titré… en Français en est une preuve supplémentaire. Une fois passée cette période d’adaptation, on est séduit par la montée en puissance subtile d’un sentiment d’angoisse et d’oppression: on comprend que la nuit qui s’annonce sera décisive et (peut-être) sans retour. Le réalisateur mélange le thriller, le film de gangsters et le drame familial tout en laissant glisser quelques répliques de comédie, réussissant à nous arracher un sourire. Ce n’est qu’au lever du jour que la douceur prend le pas sur la violence, tout comme la lueur du soleil remplace l’obscurité. En traversant les épreuves de cette longue nuit, et même si elle les a séparés, Jason, Fred, Michaël et Moïse ont chacun trouvé la paix et la foi en un avenir meilleur.
Si Mange tes morts – Tu ne diras point est aussi loin d’être grand public que ses héros des saints, Jean-Charles HUE parvient tout de même à créer une émotion avec ce film, à voir pour son univers à nul autre pareil et sa réalisation sans faille. Des qualités qui n’ont pas échappées à la Quinzaine des réalisateurs cannoise où cette curiosité a été sélectionnée cette année.
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