Rares sont les films qui allient à ce point la drôlerie et l’émotion.
Par Simon CHEVALIER
Guillaume GALLIENNE raconte son histoire hors du commun : celle d’un garçon efféminé qui aime plus que tout sa mère, au point de vouloir lui ressembler, et dont tout l’entourage est persuadé qu’il est homosexuel. Il lui faudra multiplier les expériences (et les séances de psychothérapie) pour enfin trouver l’amour et surtout se connaître lui-même.
Pour sa première réalisation, Guillaume GALLIENNE adapte son one-man-show éponyme, succès théâtral de l’année 2010. Ceux qui ont vu le spectacle prendront le même plaisir que les autres à découvrir ce film qui ne fait qu’enrichir l’univers touchant et poétique de cette histoire si particulière. Bien sûr, tant de débats pourraient être lancés sur le genre ou l’identité mais, à la sortie de la salle, c’est l’admiration qui s’impose. Admiration pour un artiste de grand talent, capable d’incarner tant de personnages mais surtout de nous raconter ses souvenirs les plus intimes avec suffisamment de simplicité et d’autodérision pour que jamais le public ne se sente voyeur ou ne perçoive la moindre vulgarité. La réalisation, maîtrisée de bout en bout, multiplie les trouvailles comme l’omniprésence du personnage de « Maman » ou les transitions qui ne souffrent d’aucune baisse de rythme. Quand aux acteurs, s’ils sont tous excellents, on retiendra les deux guests dans des contre-emplois parfaits : Diane KRUGER, moins douce qu’on ne pourrait le croire et Reda KATEB que l’on n’aura jamais vu aussi « gay ».
Déjà acclamé lors de manifestations aussi prestigieuses que la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes ou le Festival du Film Francophone d’Angoulême, Les Garçons et Guillaume, à table n’est que le hors d’œuvre de son réalisateur mais il a l’ampleur d’un chef d’œuvre et ne nous laisse que plus affamés et impatients de découvrir la suite du repas concocté par ce cuisinier d’exception.
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