Par Simon CHEVALIER
Un vrai-faux film bling-bling où l’élément le plus tape-à-l’oeil est la sincérité de Thomas N’GIJOL.
Franklin a brillé il y a 7 ans en remportant une médaille d’argent aux J.O. Et, alors que sa vie s’est ternie depuis, sa faim de gloire n’a pas été rassasiée. Plus intéressé par la fréquentation de ses « amis » rappeurs que par celle de son entraîneur, il va devoir, malgré tout, se qualifier pour les prochains Jeux Olympiques alors qu’il est doublé par plus jeune et plus talentueux que lui et, en même temps, assumer les responsabilités qui s’invitent dans sa vie de couple. En sera-t-il capable et lui faudra-t-il pour cela abandonner définitivement sa « Fastlife »?
Au vu de l’affiche et du synopsis du nouveau film de Thomas N’GIJOL (le premier réalisé en solo), on imaginait le pire: un film de rappeur américanisé à outrance et qui aurait pu être déconseillé aux plus de 18 ans. Mais il faut toujours se méfier des à priori et ce « Fastlife » en est la preuve. En effet, l’ex pensionnaire du Jamel Comedy Club signe une oeuvre sincère sur le mal d’une génération: vivre vite et avec éclat. Mais tout ce qui brille n’est pas d’or et si les diamants sont éternels, la gloire peut s’effacer aussi vite qu’elle est arrivée. Prises dans ces montagnes russes de la célébrité, combien de stars d’un jour sont descendues plus bas que terre ne gardant qu’une douloureuse dépendance aux flashs et autres privilèges? Si le scénario n’est pas d’une grande originalité, le casting emporte tous les suffrages: Karole ROCHER est parfaite, comme d’habitude, Julien BOISSELIER incarne brillamment un agent sportif aussi dépassé par les événements que sachant très bien où se situe son intérêt et Olivier MARCHAL excelle dans un rôle à contre-emploi même si les poulets ne sont pas loin. Quant à Thomas N’GIJOL, il doit être félicité pour sa réalisation qu’il maîtrise sans problème malgré un rythme enlevé imposé par le sujet, jusqu’au Happy-End de rigueur mais qu’il dynamite d’une façon inventive et jubilatoire.
Après la réussite (surprise, il faut bien le dire) de « Case Départ » qu’il avait réalisé avec Fabrice EBOUE et Lionel STEKETEE, Thomas N’GIJOL confirme un talent qui dépasse de très loin la simple sphère comique. C’est pourquoi nous attendons avec impatience le prochain film de ce réalisateur aussi incisif que sensible.
Réseaux Sociaux