Par Simon CHEVALIER
Un rôle exceptionnel de « Super Nanny » pour Karin VIARD
Jeune couple parisien venant d’avoir leur deuxième enfant, Myriam et Paul se mettent à la recherche d’une nourrice afin de seconder la jeune mère de famille et lui permettre de retrouver une activité professionnelle. Ils trouvent la perle rare en la personne de Louise : expérimentée, dévouée, adorée par les petits, elle semble parfaite. Mais petit à petit, un malaise s’installe…
Adaptation du roman éponyme de Leïla SLIMANI, Prix Goncourt 2016, ce thriller est diaboliquement efficace. Le scénario, écrit par la réalisatrice Lucie BORLETEAU mais également par Jérémie ELKAIM et Maïwenn, joue sur la grande intimité qu’ouvre nombre de parents à des nourrices qui ne sont, finalement, que des inconnues. Dans un univers propre et sain, est introduit une femme qui semble convenir parfaitement à ce milieu : impeccablement coiffée, habillée d’un uniforme qui la sacralise, elle apporte un cadre aussi bien aux enfants qu’aux adultes qui l’emploient. Mais si elle n’était pas ce qu’elle semble être ? Ne dit-on pas qu’il faut se méfier des apparences ? Pour autant, au fur et à mesure que le spectateur découvre la face sombre de ce personnage, il lui trouve des excuses, des circonstances atténuantes, comme si il n’osait croire que, lui aussi, s’est fait berner par une allure impeccable. En cela, le choix de Karin VIARD pour interpréter le rôle de Louise est une excellente idée. Comme dans Jalouse de David et Stéphane FOENKINOS, elle met toute la sympathie qu’elle inspire dans le cinéma français pour contrebalancer la négativité du rôle et cela fonctionne admirablement. Une performance qui marquera sa carrière.
Pour son deuxième long-métrage, Lucie BORLETEAU n’a pas choisi la facilité mais impressionne par sa maîtrise à faire monter la pression. Elle fait planer sur son film une ambiance qui en fait sans doute l’un des plus malsains de l’année.
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