Par Simon CHEVALIER
Pour la 45ème fois, le cinéma français va récompenser ses champions de l’année. Voici ma sélection de « Césarisables »…
Deux actrices ont marqué l’année par leur talent : Chiara MASTROIANNI dans Chambre 212 de Christophe HONORE aurait largement mérité de remporter son premier César. Si seulement Karin VIARD ne nous avait pas autant troublés dans Chanson Douce de Lucie BORLETEAU : son rôle de nounou à priori parfaite et qui dévoile sa vraie nature progressivement devrait lui permettre de décrocher sa quatrième statuette en 13 nominations : seule Isabelle ADJANI a fait mieux dans l’histoire de la cérémonie !
Une seule nomination pour le charmant Mon Inconnue d’Hugo GELIN, c’est peu. C’est donc l’humour apporté par le second rôle Benjamin LAVERNHE qui devrait permettre à ce long-métrage de rentrer dans l’histoire des Césars. Une deuxième nomination en 3 ans pour ce comédien plus habitué aux planches qu’aux plateaux.
Il y a plein d’espoirs dans La Vie Scolaire de Grand Corps Malade et Mehdi IDIR. Espoir dans ces personnages de collégiens banlieusards comme dans leurs interprètes. Liam PIERRON avait passé le casting par hasard mais c’est son naturel qui lui ouvre les portes d’une cérémonie qui a toujours raffolé de ces jeunes talents rafraîchissants.
Il y a 17 ans, Zabou BREITMAN commençait sa carrière de cinéaste avec un César, celui du Meilleur Premier Film pour Se souvenir des belles choses. Son premier long-métrage d’animation, Les Hirondelles de Kaboul, qu’elle a réalisé avec Eléa GOBBE-MEVELLEC est si fin et délicat qu’il devrait lui valoir une deuxième compression.
Magnifique film d’époque disposant de gros moyens, Edmond d’Alexis MICHALIK nous a ébloui avec ses décors et ses costumes. Représentant de la tradition classique, il mériterait ces deux Césars « artistiques ».
Cette année, le César du public ne le sera plus vraiment puisque ce sont les votants de l’Académie qui départageront les films ayant attiré le plus de spectateurs dans les salles. Troisième du box-office, Hors Normes d’Eric TODELANO et Olivier NAKACHE devraient décrocher ce prix tant il correspond aux critères de la cérémonie avec ses 8 nominations. Autre trophée possible, celui du scénario très bien construit et sans manichéisme.
François OZON est un des réalisateurs « maudits » de l’histoire des Césars. 4 fois nommé dans les catégories du meilleur film et du meilleur réalisateur, il est toujours reparti bredouille. Mais cette année, il semble bien parti pour mettre un terme à cette série d’échecs tant Grâce à Dieu est à la fois beau, fort et porteur d’un message politique dans la lignée des lauréats des deux dernières éditions. Meilleur film, meilleur réalisateur mais également meilleur montage pour Laure GARDETTE qui suit le cinéaste depuis 10 ans maintenant.
Voici le premier polar dans la carrière d’Arnaud DESPLECHIN et c’est une formidable réussite. Esthétique et réaliste, Roubaix, une lumière mériterait de voir récompensé sa photographie et sa musique originale qui créent une ambiance captivante. Le César de la meilleure adaptation ne devrait pas non plus échapper au réalisateur et à sa partenaire d’écriture Léa MYSIUS. Enfin, si seulement 2 interprètes du quatuor sont nommés, on souhaiterait les voir triompher, ce qui serait une première pour Roschdy ZEM et un triplé pour Sara FORESTIER qui battrait par la même occasion un record en étant la première actrice à avoir remporté un César dans les trois catégories d’interprétation (Espoir, actrice et second rôle).
Joie, déception, émotion mais également humour et discours plus ou moins politiques : Place au meilleur du cinéma français !
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