Par Anne-Sophie GIRAUD
Ce soir à 20h50, France 2 propose Borderline, un téléfilm réalisé par Olivier MARCHAL librement inspiré du livre de Christophe GAVAT (ex bras droit de Michel NEYRET) : 96 heures, un commissaire en garde à vue. Il sera suivi d’un débat animé par Julian BUGIER sur le thème « Flics en 2015 : comment faire face aux nouvelles menaces ? » auquel prendra part Olivier MARCHAL, ainsi que d’autres personnalités du monde de la justice telles que Martine MONTEIL ou Gilbert THIEL.
Avec ce téléfilm, Olivier MARCHAL, l’ancien flic, revient là où le public l’a découvert dans sa deuxième « vie » (celle d’acteur) : à la télévision (notamment avec Quai n°1 en 1996). En tant que réalisateur, on ne l’avait plus vu sur le petit écran depuis la première saison de Braquo (Canal +) en 2009. En attendant Section Zéro (à découvrir en 2016, sur Canal +), il nous présente Borderline qui suit le parcours du Commissaire Blain qui, après 25 années de carrière irréprochables, se retrouve arrêté et placé en garde à vue pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, vol en réunion et détournement de scellés.
Cette fiction, auréolée de 3 récompenses (Meilleur Téléfilm, Meilleure Musique pour Erwann KERMORVANT et Meilleur Acteur pour Patrick CATALIFO) au dernier Festival de la Fiction TV de La Rochelle est un film noir, mais probablement « le plus solaire d’Olivier MARCHAL » dixit Bruno WOLKOWITCH. En effet, le réalisateur de 36 Quai des Orfèvres a du faire quelques concessions pour la télévision afin d’en faire un « polar grand public » : il n’y a pas réellement de scènes violentes, le film est avant tout centré sur « le jeu, les dialogues, les regards, les silences, les non-dits » et détaille, à coups de flashbacks, les liaisons parfois dangereuses que les flics peuvent entretenir avec les truands. On y découvre également un Bruno WOLKOWITCH assez différent des rôles dans lesquels on a pu le voir jusqu’à présent, davantage sur la réserve, plus fragile. Tandis la Commissaire de l’IGS (jouée par Catherine MARCHAL) qui nous apparaît très froide et sûre d’elle au départ, finira par douter de l’opinion de départ qu’elle s’était faite sur Blain.
Bien qu’Olivier MARCHAL ait été touché de près par l’affaire qui a librement inspiré cet unitaire (Michel NEYRET était son ami), il n’y a aucun parti pris : le film ne dit jamais ce qui est bien ou mal. Il se contente d’exposer le problème, sans porter de jugements et de poser des questions auxquelles on n’aura d’ailleurs pas de réponses. Il se met à hauteur d’hommes pour interroger sur le métier de flic, montrer la difficulté pour chacun d’entre eux de faire correctement leur boulot. D’où l’intérêt de poursuivre la soirée avec ce débat en donnant la parole en plateau à des membres des forces de l’ordre en service, mais aussi à d’anciens agents de la BRB…
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