Par Christina MANTELET
Gauthier Valence (Lambert WILSON), un acteur qui connaît un succès incroyable grâce à une série télévisée, se décide de rêver en grand : il veut monter sur les planches. Pour concrétiser son désir de monter la célèbre pièce du Misanthrope de Molière, il se rend sur l’île de Ré afin de retrouver un ancien confrère, Serge Tanneur (Fabrice LUCHINI)… qui, lui, vit désormais en ermite, loin des tromperies et des arnaques qui règnent dans le milieu. C’est en lui proposant de jouer un rôle dans cette pièce, que Valence espère le faire revenir sur scène. Cependant, celui-ci se laisse difficilement convaincre. Serge accepte, pendant cinq jours, de se prêter au jeu des répétitions, laissant croire par moment qu’il se laisserait convaincre…
Perle de ce début d’année 2013, Alceste à Bicyclette est un film qui repose sur finalement pas grand chose… Mais un pas grand chose qui suffit amplement à nous émerveiller. C’est principalement sur l’interaction du duo Luchini-Wilson, qui fonctionne à la perfection, que porte tout l’attrait du film. Tantôt Philinte, tantôt Alceste, ces deux acteurs jouent magistralement cette pièce de Molière, à vous en donner des frissons de plaisir.
Le film, situé sur l’île de Ré, en dehors de la période saisonnière, nous présente un décor caustique, vieilli et terriblement gris, mais qui ne manque pas de charme. Ce film ferait sans doute mieux sur la présentation de ce site de vacances adulé par les français que n’importe quel guide touristique ou dépliant ! On a la plage, l’hôtel, les balades à vélos… Et quelles balades à vélos ! Entre gag et moment de virtuosité dans les répétitions de la Scène 1 de l’Acte 1 de la pièce, on finit par comprendre que tout ceci ne se passera peut être pas comme nous le désirerions, quant à l’avenir de ce projet artistique proposé par le personnage de Wilson. Mais qu’importe, le film lui-même devient une mise en scène du Misanthrope, et quel magnifique Misanthrope que Luchini, qui nous fait rêver et rire, sur sa bicyclette en costume d’Alceste.
Petite critique du milieu du cinéma et des acteurs, pastiche ou juste relecture de la fameuse pièce de Jean-Baptiste Poquelin, qu’importe, ça marche, nous emporte par le rire, l’émotion et l’envie d’y croire jusqu’à la dernière minute… minute à laquelle Gauthier Valence apprend son erreur, et à laquelle Serge devient définitivement le personnage d’Alceste.
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